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Sénégal-Algérie, la finale de la CAN se passe à Nouakchott

La finale de la CAN 2019 prévue le 19 juillet au Caire opposera le Sénégal à l’Algérie. Un remake de la rencontre de poules, remportée par les Fennecs sur les Lions de la Téranga sur le score étriqué de 1 but à 0. La finale, qui chauffe déjà les rues du Caire, de Dakar et d’Alger, risque de prendre un goût tout particulier à Nouakchott.

La capitale mauritanienne a vibré dimanche 14 juillet lors de la qualification du Sénégal et de l’Algérie, aux dépens respectivement de la Tunisie et du Nigéria. Des défilés motorisés monstres ont déchiré les avenues de Tevragh-Zeina, quartier chic résidentiel de Nouakchott. Les habitants sont sortis en masse, brandissant les drapeaux de l’Algérie à bord de leurs luxueuses voitures. C’est la partie arabe de la population qui fêtait déjà la victoire des Fennecs.

Au même moment, des défilés à pied, à moto, vélo et charrette à traction animale déchiraient les rues de Sebkha, d’El Mina et d’autres quartiers à dominance négro-mauritanienne. Les habitants saluaient avec fracas la qualification du Sénégal à la phase finale de la CAN, 27 ans après la mémorable finale de 2002, perdue aux tirs aux buts face au Cameroun.

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Le 19 juillet, Nouakchott sera silencieusement divisée tout au long des 90 minutes qui opposeront Sénégalais et Algériens. La victoire de l’une ou l’autre équipe transformera la capitale mauritanienne en un brasier de réjouissances. L’ampleur des défilés des supporteurs victorieux dépassera de loin la nuit où les Mourabitounes avaient arraché leur première qualification à la CAN aux dépens du Botswana.

Le temps d’un match, les Mauritaniens comprendront combien ils sont divisés, en politique comme en football.


La Mauritanie sort au premier tour sans valeur ajoutée

Une défaite, deux nuls et un classement de dernier en termes de valeur marchande des joueurs. Pour leur première participation à la Coupe d’Afrique des Nations, les Mourabitounes sont sortis au premier tour des matchs de groupe. 

Ce billet a été publié originellement sur aidara.mondoblog.org.

Des performances face à l’Angola et à la Tunisie unanimement saluées, après la claque face au Mali 4 à 1, mais beaucoup de regrets face aux choix critiquables du sélectionneur français et certainement beaucoup de reproches adressés à la Fédération mauritanienne de football.

La lourde défaite face au Mali lors du premier match de la compétition peut s’expliquer par plusieurs facteurs, dont l’émotion du bleu faisant ses premiers pas dans une compétition continentale. Mais les deux matchs nuls face à l’Angola et à la Tunisie ont mis à nu la faiblesse et l’inefficacité d’une attaque érodée. L’entraîneur n’a pas eu l’intelligence de la renouveler, surtout pour le dernier match de qualification devant les Aigles de Carthage, alors que des valeurs sûres étaient sur le banc, à l’image du jeune Homoye Tandji, et pourquoi pas le rappel de Soudani ou l’entrée de Palaye.

C’est surtout l’occasion ratée de s’illustrer qui restera le plus grand regret de cette participation mauritanienne à la CAN, d’autant que c’est l’événement rêvé par les joueurs pour s’illustrer et se vendre auprès des grands clubs européens, du Golfe ou d’autres pays du monde. La CAN est l’un des marchés les plus suivis par les recruteurs. Au lieu de cela, les Mourabitounes ont quitté la compétition certes sans être ridicules, mais sans briller.

La Mauritanie, plus faible valeur marchande de la CAN

En effet, selon le classement des valeurs marchandes des 24 équipes de la CAN 2019, la Mauritanie vient en queue de peloton avec seulement 3,25 millions d’euros, contre 343 millions pour les Sénégalais ou encore 10,4 pour les Malgaches, 13,7 pour les Bissaoguinéen ou encore 17 pour les Béninois.

La Mauritanie peut cependant s’enorgueillir de sa petite performance, sans être l’équipe qui a créé la surprise, comme le supposaient plusieurs commentateurs avant la CAN. C’est Madagascar, pour sa première participation également, qui a finalement ravi la vedette.

Si on enlève à cette participation le satisfecit exagéré de la Fédération mauritanienne de football, qui a profité de l’événement pour offrir des vacances dorées aux frais de la princesse à une flopée de copains imperceptiblement glissés parmi les supporters et les journalistes, il ne reste qu’une équipe de Mauritanie qui a fait de la figuration à la CAN sans emballer le moins sérieux des observateurs sportifs.