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La finale de la CAN, match poudrière ou incendie pour l'Algérie ?

Faut-il craindre que la finale de la CAN soit jouée ce vendredi, jour de Hirak, ce mouvement de révolte pacifique des Algériens qui manifestent tous les vendredis ?

L’Algérie a la fièvre du foot. L’Etat mobilise ses moyens pour envoyer des milliers de supporteurs au Caire voir les Fennecs affronter le Sénégal. Un véritable pont aérien avec pas moins de 36 avions prévus, et ce nombre ne cesse d’augmenter. Dans ce convoi, il y a neuf avions de l’armée algérienne. L’homme qui dirige la lutte contre les politiciens corrompus n’est autre que le Chef d’état-major, Gaïd Salah. Pour ce dernier, la victoire est impérative afin de servir davantage sa prise de pouvoir déguisée. Une victoire des Fennecs, détournant l’attention des Algériens, serait salutaire pour le régime de transition.

Partout à travers le pays, les stades font office de rassemblements des supporteurs, devant des écrans géants qui vont retransmettre la finale. On n’a aucune idée du coût global, mais les hommes sensés n’hésitent pas à rappeler que lors des dernières inondations au Sud du pays, le ministère de l’Intérieur n’avait pas envoyé d’avions pour le transport des secours, au motif qu’il était quasiment impossible les premiers jours de mobiliser de tels moyens.

Les agences de voyage sont prises d’assaut depuis la qualification en finale, avec une seule destination demandée : Le Caire. Des centaines de jeunes errent à travers les larges avenues de Blida et d’autres villes, quémandant une place pour la capitale égyptienne. Toutes les couches sociales sont impliquées, tous les âges, hommes et femmes ! Les résultats du bac sont publiés ce jeudi et des milliers de candidats auraient aimé partir également, filles comme garçons.

Belmadi président ?

Il faut dire que cette occasion de se réjouir fait beaucoup de bien. Des anciens ministres et premiers ministres, comme Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, se trouvent depuis peu en prison pour corruption caractérisée. Le simple citoyen montre du doigt cette « assabiya », mafia en arabe, qui a détourné en cinq ans de mandat de l’ex président Bouteflika pas moins de 1500 milliards d’euros. Sans parler des terres agricoles détournées à leurs profits et celui de leurs parents. Alors, voir son équipe en finale pour la première fois depuis 29 ans…

Les manifestations de joie des supporteurs algériens à travers le monde n’ont pas laissé insensibles les camarades de Baghdad Bounedjah, qui ont promis de ramener le trophée en Algérie. Le pays parle maintenant de donner des responsabilités politiques au sélectionneur Djamel Belmadi et ses poulains, eux qui ont prouvé sur le terrain leur amour du pays.

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Auteur·e

ammelfou