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En Algérie, la protestation politique éclipse la CAN

Dimanche 23 juin, l’Algérie a remporté son premier match de Coupe d’Afrique des nations, deux buts à zéro, face au Kenya. Mais dans les grandes villes du pays, la politique fait plus parler que le football africain.

Ce billet a été originellement publié sur blidalgerie.mondoblog.org.

Les Fennecs ont réalisé une entrée sans encombre dans la compétition. Les Algériens ont battu les Kenyans facilement. Mais à travers les rues de Blida et d’Alger, les discussions étaient ailleurs. La fête était à la lutte contre la corruption.

Un record mondial a été atteint en Algérie avec pas moins de cinq anciens premiers ministres entendus par la justice. Deux d’entre eux ont été écroués : messieurs Ouyahia et Sellal. L’objectif est de nettoyer tout le terrain politique de ces magnats. On parle quand même de 50 000 milliards de dinars algériens, soit 500 milliards d’euros. En tout, pas de moins de douze personnalités sont impliquées. De quoi largement former une équipe de football, avec des remplaçants. 

El Harrach passionne plus que Le Caire


Chaque vendredi, le « hirak » continuer à réclamer la fin du système algérien. Le mouvement en est à sa 18e journée de protestation, avec toujours le même slogan : « DÉGAGE ». Cela vaut aussi pour le chef d’état-major Gaïd Salah, qui ne cesse de se mêler de politique, même si on lui reconnaît la paternité du démarrage des éliminations des gens du système.

L’actualité algérienne est indéniablement dominée par cet aspect de la vie au quotidien, quelque peu loin de la CAN 2019. Même si plusieurs dizaines de supporters, surtout venant de France et d’Allemagne, ont fait le déplacement au Caire et sont heureux de fêter la première victoire de leur équipe. Alors l’oreille reste suspendue aux résultats des poulains de Belmadi et des coéquipiers de Mahrez, mais la priorité demeure : « À qui le tour de prendre le chemin des quatre hectares ? » (synonyme de la prison d’El Harrach, dans la banlieue d’Alger).
La victoire contre le Kenya n’était que la cerise sur la gateau pour tout ce peuple épris d’honnêteté politique.

Crédit photo : Abdelkrim Mekfouldji

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Auteur·e

ammelfou